par Henri Gras
«Toute Ecriture est inspirée de Dieu, et utile pour enseigner, pour convaincre, pour corriger, pour instruire dans la justice, afin que l'homme de Dieu soit accompli et propre à toute bonne oeuvre.» 2 Timothée 3:16 - 17
1. L'annonce prophétique
Sitôt après la chute, l'Eternel Dieu, formulant sa sentence, dit au serpent : «Je mettrai inimitié entre toi et la femme, entre ta postérité et sa postérité : celle-ci t'écrasera la tête, et tu lui blesseras le talon» (Genèse 3:15).
Il s'agit là de la première prophétie biblique prononcée voilà bientôt six mille ans ou plus !
«La postérité de la femme», c'est Jésus, né de Marie. Sa victoire finale et définitive sur Satan (le serpent) est affirmée, tout comme la «blessure au talon» que lui infligera l'ennemi : symbole des clous qui perceront les pieds du crucifié à Golgotha.
Le prophète Esaïe, environ sept cent cinquante ans avant la naissance de Jésus, annonça celle-ci à la maison de David (tribu de Juda) en ces termes : «C'est pourquoi le Seigneur lui-même vous donnera un signe; voici, la vierge deviendra enceinte, elle enfantera un fils, et elle lui donnera le nom d'Emmanuel. Il mangera de la crème et du miel, jusqu'à ce qu'il sache rejeter le mal et choisir le bien» (Esaïe 7:14-15).
La vierge sera Marie, le fils qu'elle engendrera sera Jésus. Il se révélera effectivement comme «Dieu avec nous» (signification du nom d'Emmanuel), car il est la Parole qui «au commencement, était Dieu», puis «a été faite chair» (Jean 1:1, 14). Lui-même a affirmé : «Croyez-moi, je suis dans le Père et le Père est en moi» (Jean 14:11), ainsi que : «Celui qui m'a vu, a vu le Père» (Jean 14:9). La crème et le miel qu'il mangera, c'est l'enseignement divin qui constituera l'essentiel de ses occupations, de sa nourriture. A 30 ans seulement (âge de prise d'activité des Lévites), il sera prêt à commencer son ministère terrestre et, sitôt après son baptême, à subir victorieusement, pendant quarante jours, la tentation du diable au désert.
Michée, prophète en Juda et contemporain d'Esaïe, annonça également la naissance du Messie, apportant à ce sujet une précision géographique remarquable : «Et toi, Bethléhem Ephrata, petite entre les milliers de Juda, de toi sortira pour moi celui qui dominera sur Israël, et dont les activités remontent aux temps anciens, aux jours de l'éternité. C'est pourquoi il les livrera jusqu'au temps où enfantera celle qui doit enfanter, et le reste de ses frères reviendra auprès des enfants d'Israël» (Michée 5:1-2).
Jésus est en effet celui qui dominera sur Israël. Il est aussi «Celui dont les activités remontent aux temps anciens», puisqu'il a participé activement à la création, comme le révèlent plusieurs textes bibliques : «Au commencement était la Parole... toutes choses ont été faites par elle, et rien de ce qui a été fait n'a été fait sans elle» (Jean 1:1-3). «Toi, Seigneur, tu as au commencement fondé la terre, et les cieux sont l'ouvrage de tes mains» (Hébreux 1:10).
Et Jésus, nous le savons maintenant, est bien né à Bethléhem. Quant à «celle qui devait enfanter», ce sera Marie. Le texte de Michée souligne combien ce fait historique majeur s'intègre dans le plan divin de la rédemption, révélé si longtemps à l'avance.
Le Psaume 69, remarquable prophétie de David, évoque les souffrances et le sacrifice expiatoire de Christ. Ecrit mille ans avant notre ère, il comporte des détails d'une extrême précision. Le verset 9 évoque Marie, ses multiples maternités et l'incrédulité des frères de Jésus : «Je suis devenu un étranger pour mes frères, un inconnu pour les fils de ma mère.» L'Evangile, on le verra, en rapporte l'accomplissement. Marie, après Jésus, a eu quatre fils et au moins deux filles (Matthieu 13:55-56) et les frères de Jésus «ne croyaient pas en lui» (Jean 7:5). Quelles preuves incontestables d'authenticité !
Synthèse des données bibliques sur Marie :
Dieu lui-même en Eden, voilà six millénaires et plus, ainsi que les prophètes Esaïe et Michée, sept cent cinquante années avant notre ère, ont annoncé bien des choses concernant Marie : la conception miraculeuse, le lieu de la naissance du Messie qu'elle portera dans son sein, le nom qu'elle lui donnera...
Les Evangiles et le début du livre des Actes révèlent la personnalité de Marie et les faits essentiels qui ont jalonné sa vie. Ces éléments juxtaposés fournissent d'elle un portrait plus précis que l'on pourrait supposer au premier abord. Voici donc, chronologiquement résumé, de façon succincte, ce que disent les textes néotestamentaires concernant Marie :
- Elle est vierge, fiancée à Joseph, descendant de David, et habite Nazareth en Galilée. - L'ange Gabriel lui parle et lui révèle qu'elle sera enceinte par la seule action du Saint-Esprit, enfantera un fils et lui donnera le nom de Jésus. Il sera grand, appelé Fils du Très-Haut et régnera éternellement sur Israël. L'ange lui révèle aussi la grossesse miraculeuse de sa cousine, réputée stérile et de plus d'un âge avancé.
- Elle croit et obéit, se déclarant «la servante du Seigneur».
- Elle visite Elisabeth. Celle-ci, remplie du Saint- Esprit, confirme à Marie le miracle dont elle est l'objet.
- Elle exalte à son tour le Seigneur, et dans sa louange prophétique, confesse :
que Dieu est son Sauveur (elle se savait donc en état de perdition), qu'il a jeté les yeux sur sa bassesse (témoignage d'humiliation), qu'elle est sa servante, qu'il a fait pour elle de grandes choses, qu'elle reconnaît la sainteté de Dieu et son action puissante et souveraine tant pour l'humanité que pour Israël, en accomplissement de ses promesses.
- Elle vit avec Joseph en état de virginité jusqu'à la naissance de Jésus.
- Elle donne naissance à Jésus dans la crèche de Bethléhem, où lui rendent visite, successivement, les bergers et les mages.
- D'un commun accord avec Joseph, elle fait circoncire Jésus, âgé de huit jours, et lui donne son nom, conformément aux instructions de l'ange Gabriel.
- Accompagnant Joseph, elle présente Jésus âgé de quarante et un jours au Temple de Jérusalem. Les deux époux offrent à cette occasion, le sacrifice de purification prescrit par la loi mosaïque.
- Elle reçoit les révélations prophétiques des vieillards Siméon et Anne, relatives à Jésus et à elle-même.
- Elle s'unit sexuellement à Joseph qui devient, de la sorte, pleinement son mari. Quatre fils et au moins deux filles naîtront de leur union (plus tard, évidemment).
- Avec le petit enfant Jésus, elle suit Joseph (divinement averti) dans la fuite en Egypte, le retour en Palestine et l'établissement à Nazareth.
- Un premier signe d'incompréhension spirituelle se manifeste entre elle et Jésus, lorsque celui-ci, âgé de douze ans, est retrouvé par ses parents après trois jours de recherches angoissées, s'entretenant avec les docteurs de la loi dans le Temple de Jérusalem.
- Présente aux noces de Cana avec Jésus, elle remarque que le vin fait défaut et invite son fils à intervenir. Il la reprend et lui donne à sentir le fossé qui les sépare, à comprendre qu'il ne reçoit d'ordres que de Dieu, pas d'elle.
- Pas plus que Joseph, elle ne comprend l'orientation prise par le ministère de Jésus. L'enseignement et les interventions miraculeuses de son fils provoquent une vive opposition de la part des autorités religieuses qui complotent pour l'éliminer. Alors, jugeant Jésus «hors de sens», Joseph et Marie cherchent à se saisir de lui pour l'arrêter sur une voie qu'ils jugent dangereuse.
- Accompagnée de ses fils cadets, elle fait demander Jésus pressé par la foule, et essuie de sa part une fin de non-recevoir très significative. La vraie parenté, reconnue par son fils aîné, n'est pas charnelle, mais spirituelle.
- Une femme dans la foule la déclare «heureuse» d'avoir engendré Jésus. Le Sauveur lui répond que l'écoute de la Parole de Dieu et l'obéissance à sa volonté sont une source de joie beaucoup plus grande et préférable.
- Elle vient au pied de la croix où Jésus agonise. Là, le crucifié désigne Jean comme «son fils», en la qualifiant de «femme». Il demande au disciple de la considérer comme sa mère.
- Elle persévère dans la prière, associée aux onze disciples et à quelques femmes fidèles au Ressuscité, dans la chambre haute de Jérusalem. Elle y attend, en pleine communion avec eux, le Consolateur promis par Jésus.
Le jour de la Pentecôte, elle est remplie du Saint- Esprit et participe à la bénédiction collective : réception des langues de feu, expression spontanée en d'autres langues. La révélation du ministère de Jésus-Christ, son fils et son Sauveur, lui est pleinement accordée.
Prophétie :
La postérité de la femme écrasera la tête du serpent Genèse 3:15
La vierge enfantera Emmanuel Esaïe 7:14 - 15
A Bethléhem enfantera celle qui doit enfanter Michée 5:1 - 2
Les frères de Jésus, leur incrédulité Psaume 69:9
Evangiles
L'annonce à Marie Luc 1:26 - 38
Visite de Marie à Elisabeth Luc 1:39 - 56
L'annonce à Joseph Matthieu 1:18 - 24
Naissance de Jésus Matthieu 2:1, Luc 2:1 - 7
L'annonce aux bergers Luc 2:8 - 20
La visite des mages Matthieu 2:1 - 12
La présentation de Jésus Luc 2:21 - 24
Adoration prophétique de Siméon et d' Anne Luc 2:25 - 38
Fuite en Egypte Matthieu 2:13 - 18
Retour d'Egypte et établissement à Nazareth Matthieu 2:19 - 23
Jésus dans le Temple à douze ans Luc 2:41 - 52
Le miracle des noces de Cana Jean 2:1 - 12
Incompréhension des parents de Jésus Marc 3:21
Intervention de la mère et des frères de Jésus, Matthieu 12:46 - 50 Marc 3:31 - 35 ; Luc 8:19 - 21
La famille humaine de Jésus Matthieu 13:53 - 58 ; Marc 6:1 - 6
Attitude des frères de Jésus Jean 7:1 - 9
Heureux le sein qui t'a porté Luc 11:27 - 28
Au pied de la croix Jean 19:25 - 27
Après la résurrection :
Marie dans la chambre haute Actes 1:14. (Bible ouverte)
Lorsque Marie entendit les paroles d'Élisabeth, elle commença à louer Dieu de l'avoir choisie, elle une villageoise ordinaire, pour être la mère du Messie, le Christ, le Fils de Dieu. Aucune femme n'avait jamais reçu plus grand honneur. Elle appela Dieu son Sauveur, parce qu'au travers du fils qu'elle portait dans son sein, Il sauverait ceux qui croiraient en Lui (1Ti 2:3) Hale
LE MAGNIFICAT
Luc 1 : 46 - 55 « Alors Marie dit : Mon âme chante la grandeur du Seigneur et mon esprit se réjouit à cause de Dieu, mon Sauveur.
Car il a bien voulu abaisser son regard sur son humble servante. C'est pourquoi, désormais, à travers tous les temps, on m'appellera bienheureuse.
Car le Dieu tout-puissant a fait pour moi de grandes choses ; saint est son nom. Et sa bonté s'étendra d'âge en âge sur ceux qui le révèrent.
Il est intervenu de toute sa puissance et il a dispersé les hommes dont le cœur était rempli d'orgueil.
Il a précipité les puissants de leurs trônes, et il a élevé les humbles.
Il a comblé de biens ceux qui sont affamés, et il a renvoyé les riches les mains vides.
Oui, il a pris en main la cause d' Israël, il a témoigné sa bonté au peuple qui le sert, comme il l'avait promis à nos ancêtres, à Abraham et à ses descendants pour tous les temps. »
Marie est remplie d'un esprit de prophétie. Ces deux femmes pieuses ( Marie et Elisabeth) sont les premiers prophètes du Nouveau Testament. Henry
Le Magnificat n'est pas sans rappeler le cantique d'Anne (1S 2.1-10). Marie commence par louer le Seigneur pour ce qu'Il a fait en sa faveur (v. 46-49) ; prêtons attention à ses paroles : toutes les générations me diront bienheureuse, affirme-t-elle. Elle ne se voit pas comme conférant elle-même des bénédictions, mais comme une femme bénie par les autres. Elle appelle Dieu son Sauveur. Mac Donald