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S'occuper de ses petits-enfants Grands-parents, au travail !
Rares sont les grands-parents qui ne sont pas sollicités pour la garde de leurs petits-enfants. Cette tâche qui implique sagesse et amour est à vivre dans la durée comme une grande et belle mission à la gloire de Dieu.Une occasion de rappeler aux parents leur propre vocation.
C'est une aubaine pour les jeunes mamans qui exercent un métier, que d'avoir tout près, dans le même immeuble ou la même cité, des parents encore valides, pleins de forces, ayant du temps à revendre. On n'est pas à la retraite pour se tourner les pouces !
Avouez qu'une jeune épouse, bardée de diplômes, ne peut guère, raisonnablement, rester à la maison du matin au soir pour cuire des navets ou bichonner sa turbulente progéniture. Il faut être de son temps ! Lorsque l'enfant paraît, les mamans se trouvent, soudain, écartelées. Elles voudraient s'occuper de bébé et, en même temps, se rendre au travail à l'autre bout de la ville. Heureusement, il y a les grands-parents qui seront certainement très heureux de les remplacer pendant leurs absences. Quand on est riche de temps (du moins le croient-ils !) et d'expériences (ah ! l'expérience des cheveux blancs) on a tout loisir de venir au secours des foyers en peine. D'ailleurs, les papis et les mamies seront ravis de serrer sur leur cœur ces petits, si mignons. Surtout, ne les en privez pas. Que belle-maman en larmes ne dise pas : " Ma belle-fille ne veut pas me confier ses petits ; je les vois rarement et j'en souffre. "
Un grand-père heureux L'auteur de ces lignes est un grand-père heureux, avec ses quinze petits-enfants qui, tous, le réjouissent. Ils sont devenus adultes et chefs de famille. Mais des liens profonds se sont établis entre eux et nous, et nous sommes touchés et comblés de constater l'intérêt qu'ils nous portent, et l'affectio qu'ils nous témoignent aujourd'hui encore. Les souvenirs que nous gardons de ces temps bénis où ces enfants nous étaient confiés, nous émeut toujours. Nos vieux jours sont comme illuminés par l'évocation de ce temps déjà lointain où ils " tourniquaient " gaiement, autour de nous. Ils nous communiquaient leur joie de vivre. Auprès d'eux, nous avions retrouvé le langage merveilleux des petits ; à vrai dire, nous parvenions sans trop d'efforts à les imiter, à employer et leurs tournures et leur vocabulaire heureusement réduit. Leurs expressions parfois cocasses et toujours inattendues - de vraies trouvailles - déclenchaient de gros éclats de rires qui les rendaient fiers de nous avoir fait rire. Certes, ils n'étaient pas toujours des anges mais chut ! c'est oublié depuis longtemps. Surtout, ne privez pas papi et mamie de la joie de recevoir la visite de leurs petits-enfants. Ils sont si heureux de les avoir pour eux. Vous pouvez être assurés que le souvenir de ces moments de bonheur, les poursuivra jusqu'au terme de leur vie.
Qu'on me permette ici d'oser donner quelques conseils aux jeunes parents. Soyez conscients que vos parents n'ont plus vingt ans. Certains sont âgés et donc supportent mal le " tournis " et les cris durant de longues heures. Si vous leur confiez la garde de vos petits, pensez à eux, et prenez la relève avant qu'ils ne soient sur les genoux.
Eduquer, c'est aussi corriger N'imposer pas aux vôtres une petite troupe d'êtres remuants, bruyants, exigeants et insoumis. " Si vous ne corrigez pas vos enfants, alors gardez-les " disait une grand-mère à sa fille. Mais je suppose que ce n'est pas votre cas. Il me souvient avoir reçu - c'est déjà loin - une famille amie, dotée de quatre sauvageons. Quel après-midi il nous ont fait passer ! Pendant que nous conversions au salon avec les parents, parents particulièrement détendus, leurs petits anges zigzaguaient dans toutes les pièces de l'appartement, visitant sans retenue armoires et placards. Comme chez eux L'un d'eux réussit à dénicher une tablette de chocolat qu'il dut apprécier car il n'en resta plus trace…
Vous connaissez sans doute ces parents " obéissants " qui tremblent et se courbent devant des êtres hauts comme trois pommes. Un père devrait refuser, avec la dernière fermeté, que son gamin frappe du pied devant sa mère, hurle devant elle en lui tirant la langue. Sur ce point, pas de faiblesse. Je sais qu'il n'est pas facile de reprendre et de corriger, surtout dans l'ambiance actuelle ; l'enfant ne s'y prête pas volontiers. Doit-on s'en étonner ? Non, car il faut aller à l'encontre de ses penchants naturels, contrecarrer ses désirs mal orientés, lui barrer la route lorsqu'il s'égare ou dépasse la mesure. L'enfant est comparable à un chariot de supermarché rebelle ou à une automobile dont la direction, mal réglée, la déporte à droite ou à gauche. Ce grave défaut oblige le conducteur à agir constamment sur le volant pour ramener le véhicule au milieu de la chaussée. De même, c'est par une action vigilante que le père (oui, le père) s'efforcera de ramener son enfant sur la bonne voie chaque fois qu'il s'en écarte. Corriger est une œuvre de longue haleine, souvent décriée, mais de première importance.
Sachez que ce n'est pas à vos parents de faire l'éducation de vos enfants. Ils ont fait leur part en leur temps. Madame de Sévigné avait raison d'écrire à sa fille : " Eduquez-les, moi je les gâte ". Ici, on pense aux mamies qui savent, avec tant de gentillesse, confectionner " pour les petits " qu'elles attendent d'un moment à l'autre tartelettes et petits gâteaux qu'elles déposeront dans leurs petites mains, avec un air entendu, presque mystérieux. Il faut que ces chéris aient le désir et la joie de rendre souvent visite à papi et mamie. Voici une remarque qui ne vous concerne certainement pas et que j'hésite à formuler. Que les grands-parents (il y en a) n'aient jamais l'impression qu'on leur " colle les gosses " pour s'en débarrasser, et ainsi permettre au jeune couple d'aller " bras dessus, bras dessous ", libre comme l'air, se prélasser dans la nature. Mais je le répète : cela ne vous concerne pas.
Belle et grande mission Votre mission à vous, papis et mamies, est grande. D'abord, celle de pouvoir donner du temps à ces chers petits, de les prendre sur vos genoux pour qu'ils éprouvent la chaleur de votre affection. Il y a plus que les chats qui ronronnent de plaisir quand ils se sentent enveloppés de tendresse. C'est si agréable d'être bercé dans les bras d'un papi ou d'une mamie qui vous aiment, et vous couvrent de baisers, sans regarder leur montre. Ce contact rassure, apaise et fait tant de bien.
Des grands-parents chrétiens, je n'en doute pas, présenteront fidèlement au Seigneur, jour après jour, ces chers petits pour qu'il les garde, dirige leur vie et les conduise vers le Sauveur. La famille, après tout, c'est notre paroisse. Le désir des pères et des grands-parents, devrait être, à l'instar de celui du Père céleste " qu'il ne se perde aucun de ces petits ", mais qu'ils deviennent, tous et dès leur jeune âge, des disciples zélés du Seigneur. Ici, ne pas abuser des " il faut ", " tu dois " moralisateurs et toujours inefficaces. Au cours des petits entretiens, alertes et imagés, ils encourageront grands et petits à sortir de leur égoïsme pour se donner au prochain. Surtout, vous les jeunes parents, (qu'on me pardonne ici de me répéter !), insistez auprès de vos enfants pour qu'ils rendent visite à leurs grands-parents, pour leur faire plaisir et leur apporter un peu de soleil. Ils vous aiment tant. De votre côté, papi et mamie, donnez-leur envie de venir vous voir.
Et vous qui êtes à la retraite et disposez librement de votre temps, invitez vos petits trésors à venir se grouper tout près de vous ; faites provision de belles histoires, racontez-les avec des gestes et force mimiques ; que l'exposé soit vivant, vous efforçant d'entrer dans le récit, de le vivre… Alors vous verrez l'effet produit. Extraordinaire. Il y a une telle joie à voir ces chéris, tous silencieux, la bouche ouverte et les yeux rivés sur papi et mamie devenus pour un instant, de véritables acteurs. Croyez-moi, ils s'en rappelleront. Inutile de vous signaler que la Bible est riche de récits surprenants. A utiliser sans modération !
Parlez-leur aussi de votre vie passée, de vos expériences d'enfant vivant à une autre époque où, peut-être, il n'y avait pas d'eau sur l'évier ni de toilettes dans l'appartement. Tout les intéresse.
Rire, parler, prier Surtout, intercédez pour ces enfants avec l'assurance que Dieu vous entend. Il ne manquera pas de répondre à vos prières. Demandez-lui de les diriger vers le Christ Sauveur. Donnez-leur envie de participer à des colonies de vacances où la Bonne Nouvelle est annoncée (la Bécède, Grisac, Sumène…). Dites-leur, avec conviction et enthousiasme, si c'est le cas bien sûr, quelle joie et quel bien vous y avez reçus. Plus tard, s'ils vont en pension pour leurs études, prenez la plume et remplissez de temps à autre un petit chèque (loin de la maison, les lettres sont appréciées ; on les parcourt avec le vrai plaisir de retrouver ceux qui vous aiment). Gardez, le plus possible, le contact avec chacun d'eux. Pas de sermon, s'il vous plaît. Pensez à vos grands. Rendez-les attentifs à ces quelques pièges qui guettent la jeunesse : qu'ils aient la volonté de rester purs, de laisser le flirt aux copains ; qu'ils aient aussi la détermination de rester vrais, honnêtes et droits. Ici, pas de leçon de morale ni une énumération d'interdictions. Racontez vos expériences sur ces questions, ce sera préférable. Prêchez d'exemple devant les vôtres, vous montrant toujours contents et reconnaissants envers ce Dieu si généreux. A la porte !les sempiternelles revendications ; abondez plutôt en actions de grâces : que vos petits-enfants s'aperçoivent que le Seigneur tient une grande place dans votre vie…
Que cette année (2005 à peine entamée) soit bonne et heureuse pour tous les papis et les mamies ! Que Dieu vous aide à bien remplir votre mission. " Il donne le vouloir et le faire " ; alors, profitez-en ! André Adoul,
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